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Je suis surpris par l’usage confiant de mots comme « certitude » et « causalité »
De Richard Golian23 mars 2025 English Castellano Slovenčina
Aujourd’hui, je suis tombé sur une publication sur LinkedIn d’un spécialiste du numérique. Il affirmait avec assurance qu’un test A/B permettait de déterminer non seulement une corrélation, mais la véritable causalité. Il utilisait des mots comme « certitude », comme si les statistiques faisaient partie de la physique newtonienne — claires, absolues, indiscutables. Ce niveau de confiance me surprend. Moi, je ne l’ai pas.
Nous voyons des causes là où il n’y en a pas
Notre cerveau a besoin d’ordre. Quand quelque chose se produit après autre chose, nous pensons instinctivement : « la première chose a causé la seconde ». Mal de tête ? C’est sûrement le café. Nous sommes faits pour chercher des causes — même lorsqu’elles n’existent pas.
D’un point de vue évolutif, cela a beaucoup de sens. Si vous entendez un bruissement dans les buissons, il vaut mieux supposer qu’il s’agit d’un tigre et fuir, même si ce n’est que le vent. L’évolution nous a appris qu’il vaut mieux avoir tort qu’être mort. Peut-être est-ce pour cela que nous voyons des motifs dans le hasard, des liens entre des choses qui n’en ont pas.
Au Moyen Âge, on croyait que les comètes apportaient des désastres. La comète de Halley est apparue en 1066 — suivie par la bataille de Hastings. Affaire classée.
Pendant des siècles, on a aussi cru que les orages, les épidémies ou les mauvaises récoltes étaient causés par la sorcellerie. Si la foudre frappait, qu’une vache mourait ou qu’un enfant naissait avec une malformation, la société exigeait un coupable. Souvent des femmes — célibataires, sans enfants ou tout simplement trop indépendantes. Elles étaient accusées, torturées et brûlées. Plus de 50 000 personnes, en majorité des femmes, ont été exécutées pour une cause qui n’a jamais existé.
Le philosophe David Hume l’avait déjà souligné : nous ne voyons jamais la causalité. Nous nous habituons seulement au fait que B suit A. Mais est-ce qu’A cause vraiment B ? C’est juste notre supposition. Et les statistiques ? Elles nous montrent que deux choses peuvent être corrélées ou liées d’une manière ou d’une autre — mais pas laquelle cause l’autre. Même les expériences ne nous apportent pas de certitude — seulement une probabilité plus élevée.
La causalité est souvent juste une hypothèse. Un modèle. Un outil — pas la vérité.

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